vendredi 17 décembre 2010

Rubber : american nonsense/ en roue libre


(copyright UFO Distribution)

Rubber, c'est l'histoire de Robert, un pneu serial-killer. La boule de gomme trace sa route et tue par la «pensée» (sic) dans le quasi désert californien (superbe de l'aube au crépuscule, même – ou surtout – filmé avec... un appareil photo de moyenne gamme, le très hypé Canon EOS 5D Mark II).

Et c'est à peu près tout : il ne se passe rien dans le dernier film de Quentin Dupieux. Comme les spectateurs de la mise en abyme, évidemment plus stupides que des pneus, le spectateur (le vrai) sera déçu s'il attend de l'action, un thriller à l'américaine. Et comme eux, il sera tantôt flatté par des gags décalés, à l'arrière-goût amer, tantôt troublé. Et, Robert étant un pneu de goût, souvent sous le charme de Roxane Mesquida, la petite Varoise star de l'indie US.

À l'américaine pour la forme, donc, mais insensé surtout. Avec un argument pareil, Rubber est une ode à l'absurde, et le clame dès la scène d'ouverture – d'anthologie. Pourquoi un pneu tueur ? «No reason.» Pourquoi un film dans le film, pourquoi des gags grinçants, un charme inexpliqué ? «No reason.» Pourquoi un pneu, pourquoi tue-t-il, pourquoi... ne pas cesser les décryptages hasardeux et se laisser couler dans le fauteuil, hypnotisé ?....
Pourquoi aller voir Rubber ? Sans raison, juste pour le fun et parce que c'est joli.

Rubber, de Quentin Dupieux (2010, France et Etats-Unis, 1 h 25).
Avec Stephen Spinella, Roxane Mesquida...

*** D'autres critiques :

  • «Pneu maniaque», par Fabien Reyre, sur le site Critikat.com
  • «Un pneu qui crève», par Philippe Azoury pour Libération